Le Crépuscule d’une étoile

 

 

Notes d’intention

 

 

 

Marilyn Monroe est un mythe.

 

Tout le monde sait qui elle fût mais finalement peu de gens ont vu ses films. Son image est tellement ancrée en chacun de nous, qu’elle continue à vivre. Chaque année des romans, des biographies, des essais tentent de décrypter son mystère. La plupart des livres consacrés au cinéma lui réservent un chapitre, si ce n’est la couverture. Plus de quarante ans après sa mort, sa présence est toujours synonyme de recettes, de paillettes et de rêve.

Beaucoup d’ouvrages évoquent sa mort, chacun allant de sa théorie, plus ou moins fantaisiste. Pourtant, parmi toute cette littérature, on compte très peu de pièces de théâtre.

Fasciné par le personnage et marqué par un décès familial, j’ai pensé que la dernière journée d’un tel mythe se prêtait magnifiquement à une interprétation théâtrale. Le mythe étant par essence universelle, les dernières heures de Marilyn ont de quoi résonner en chacun de nous.

Partant des faits avérés et du déroulement connu de cette dernière journée, j’ai imaginé une femme, encore très jeune, faisant le bilan de sa vie. Elle reçoit ses propres fantômes, les ombres lointaines qui la guident, fait un bilan de sa vie et met en balance, le positif et le négatif.

Refusant, de rentrer dans la polémique sur les circonstances de sa mort, j’ai préféré une solution médiane et tout à fait plausible, une mort accidentelle par surdose de médicaments.

Inventant ma propre Marilyn Monroe, sur le canevas commun, je l’ai trouvée espiègle, pleine d’ironie et de lucidité. La pièce est donc à son image, laissant libre cours aux émotions fortes, du rire acide aux larmes savoureuses.

La pièce est divisée en 20 clichés, 20 instantanés d’un jour funeste, 20 images fixées pour l’éternité, 20 heures qui séparent Marilyn de son destin. Le terme « clichés » évoquant autant les photos célèbres que les idées reçues. Les scènes sont courtes. Ce sont des face-à-face, des bras de fer que Marilyn doit livrer, des parties de ping-pong verbal où les répliques fusent pour aller toucher leur cible. Entre ces scènes à plusieurs, Marilyn s’adresse directement aux spectateurs et se confie à eux les yeux dans les yeux.

Pénétrant son inconscient, j’effleure le mythe pour mieux le comprendre et mieux nous comprendre.

 

Vladimir Pronier

 

L’intégralité de la pièce se déroule dans la chambre de Marilyn. Une dominante blanche et rouge sur scène rend un effet à la fois glamour et un peu hors du monde. A jardin, un grand lit, aux draps de soie blanche et de part et d’autre du lit des poufs blancs. Au centre de la scène un tapis rouge qui va de l’avant-scène au lointaine. A cour, une coiffeuse avec miroir. Fond cour, une robe sur un mannequin de couture. Au début de la pièce de nombreuses photos de Marilyn sont présentes sur scène. La volonté est de créé une véritable intimité avec le public. Il doit avoir l’impression d’assister en privilégié à ces dernières heures.

Partant du constat que rien ne ressemble moins à Marilyn Monroe que quelqu’un qui tente de lui ressembler ou de l’imiter, et sachant que l’énergie et l’émotion portées par la comédienne créent la véritable illusion, nous ne chercherons pas la ressemblance à tout prix. Evidemment, notre Marilyn évoquera la vraie, mais elle sera plus jeune, plus femme-enfant. De même pour les autres acteurs qui n’auront pas forcement l’âge des rôles.

                                                       

Julien Lefebvre

 

 

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